L'Ile-de-France, nouvelle capitale des effets spéciaux et du dessin animé

Hier, j'ai rencontré un certain nombre de représentants des grands studios d'Hollywood en charge de l'animation et des effets spéciaux. Je leur ai tenu un langage simple : Paris et l'Ile-de-France sont devenus des centres où les techniciens spécialistes de l'animation et de la post-production audiovisuelle sont de grande qualité. Qu'on en juge par exemple par le nombre très élevé des jeunes diplômés de l'école d'animation des Gobelins qui quittent Paris à la fin de leur scolarité. Rappelons qu'un groupe d'entre eux avait été nominé aux derniers oscars pour leur film de fin d'étude.

Et à ceux qui trouvent que les coûts de production en France étaient trop importants, le crédit d'impôt sur les tournages étrangers créé par le Parlement s'applique à toutes les dépenses d'animation et de post-production. 20% des dépenses de production faites en France, pour un maximum de 4 millions d'Euros , pourront être remboursés aux producteurs exécutifs et, à travers eux, aux studios, sur la base d'un contrat pré-établi. C'est une opportunité formidable de faire travailler nos talents. Mais la meilleure publicité pour les équipes techniques françaises, c'est leur expérience : que l'on pense au travail de BUF Compagnie pour Batman : the Dark Knight, plus gros succès au box office américain en 2008, Duran Duboi pour Underworld 3, EST pour Astérix aux Jeux olympiques, Mac Guff pour Transporter 3, Mikros Images pour Paris 36 et Éclair VFX pour Taken. Pour la suite, Mac Guff travaille en ce moment sur "Despicable me", le projet de Chris Meledandri, tandis que Buf s'est concentré sur Arthur et la guerre des deux mondes" de Luc Besson.

En parlant de Eclair VFX, société fondée il y a un siècle par un contemporain et ami de Méliès, je voudrais saluer le parcours exceptionnel de celui qui y a appris son métier d'étalonneur du cinéma jusqu'à en devenir l'un des meilleurs au monde. Après avoir créé les couleurs des films de Jean-Pierre Jeunet, notamment Delicatessen, la Cité des enfants perdus et Un long dimanche de fiançailles, Yvan Lucas a été repéré par les studios hollywoodiens. Désormais installé à Los Angeles, il travaille actuellement sur le dernier film de Martin Scorcese après avoir colorisé le dernier Tarantino (Inglorious Basterds, NDLR).
Preuve que les techniciens français ont un sacré talent.