Monday, July 20, 2009

Les plages d'Agnès Varda

Il y a quelques jours, j'ai eu la grande chance d'accueillir à la maison une femme extraordinaire: Agnès Varda.

Cette cinéaste légendaire est revenue, une fois de plus, à Los Angeles pour présenter son dernier film, Les Plages d’Agnès, César du meilleur documentaire 2009.

Egérie de la Nouvelle Vague française, Agnès Varda a toujours oscillé dans son travail entre fiction et documentaire, parfois les deux en même temps. Elle est une cinéaste-plasticienne qui tient sa caméra d’une main et écrit de l’autre. Sa carrière évoluera en même temps que la technologie, adoptant la vidéo pour plus de liberté et d’intimité (Les glaneuses et moi), jusqu’à cette dernière création, Les plages d’Agnès. Dans ce film, elle retrace son parcours si atypique, et tente de reconstruire sa mémoire fragmentée, donnant naissance à une œuvre puzzle, truffée de digressions, de rêveries, de souvenirs diffus mais toujours intenses. On découvre entre autre qu'après avoir été la photographe attitrée de Jean Vilar, fondateur du festival d'Avignon, Agnès Varda a commencé sa carrière cinématographique dès 1954 avec La pointe-courte, qui réunissait Philippe Noiret et Sylvia Montfort, avec Alain Resnais au montage. Et les images des acteurs dans les rues sombres de Sete sont exceptionnelles, de même que les images de Calder et Brassaï à Paris, tous deux amis de l'auteur.

The Beaches of Agnès
est sortie le 3 juillet 2009 à Los Angeles. La prestigieuse American Cinematheque a d’ailleurs organisé une rétrospective de son œuvre et a projeté le nouveau film en avant première. Nul étonnement à voir Los Angeles faire un accueil chaleureux à l'auteur de Cléo de 5 à 7, tant son histoire est liée à celle de la ville des anges. Elle y vient pour la première fois en 1968, pour y rejoindre son amour éternel, Jacques Demy. Elle y habite pendant deux ans, le temps de tourner Lions Love, film hippie-hollywoodien, de faire faire son premier bout d'essai à Harrison Ford et de se nouer d’amitié avec Viva, l'égerie d'Andy Warhol et Jim Morisson. Elle y retournera de 1979 à 1981, pour y tourner deux documentaires, Murs Murs et Documenteur.

Je dois dire qu'il était particulièrement émouvant, pour les angelinos présents, comme pour moi, de voir certaines images exceptionnelles, comme celles de Jim Morrison et de son meilleur ami, le photographe Alain Ronay, qui nous a fait le plaisir de sa présence, en virée à Chambord pour assister au tournage du Peau d'âne de Jacques Demy, avec Catherine Deneuve. Agnès Varda, comme trait d'union entre deux univers si profondément différents : rien d'étonnant à cela, finalement.


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The Beaches of Agnès Varda

I had the pleasure of welcoming an extraordinary woman at my house a few days ago : Agnès Varda.

This legendary filmmaker came back once again to Los Angeles to present her latest film, The Beaches of Agnès, awarded a César for Best Documentary in 2009.

Muse of the French Nouvelle Vague, Agnès Varda’s work has always wavered between fiction and documentary, sometimes using both at the same time. She is a cinéaste-plasticienne who holds a camera with one hand and writes with the other. Her career evolved at the same time as technology, adopting video for more freedom and intimacy (Les glaneuses et moi) until her latest creation, The Beaches of Agnès. In this movie she retraces her atypical journey and tries to reconstruct her fragmented memory, giving birth to a puzzled piece of art, full of digressions, day-dreaming, diffused memories but all always intense. We discover among other things, that after being Jean Vilar’s photographer (founder of the Avignon Festival), Agnès Varda started her film career as early as 1954 with La pointe-courte, who brought together actors Philippe Noiret and Sylvia Montfort, as well as Alain Resnais as the Editor. The actors’ images in Sete’s dark streets are exceptional, along with the images of Calder and Brassaï in Paris, both friends of the author.

The Beaches of Agnès came out last July 3 in Los Angeles. The prestigious American Cinemateque organized a retrospective along with a premiere of her new movie for the occasion. It is not surprising to see Los Angeles warmly welcome the author of Cléo de 5 à 7, as her story is linked to the City of Angels’. She came here for the first time in 1968 to meet her eternal love, Jacques Demy. She lived here for two years, time for her to shoot Lions Love, a Hollywood-hippie movie, to cast a young Harrison Ford and befriend Viva, Andy Warhol and Jim Morrison’s muse. She will come back in 1979 and 1981 to shoot two documentaries : MursMurs and Documenteur.


I must say that it was especially moving for all Angelenos present that day, as well as me, to see some exceptional images, such as the ones of Jim Morrison and his best friend Alain Roney, who honored us with his presence that day, travel to Chambord to attend Jacques Demy’s shoot of Peau d’âne, with Catherine Deneuve. Agnès Varda as the unifying link between two profoundly different universes: not so surprising, after all.


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