
Il est des hommes dont
Louis Jourdan a vu le jour à Marseille, le 19 juin 1921. Elève au Cours Simon, il devient l’assistant de Marc Allégret, pour qui il travaille notamment sur le tournage d’Entrée des artistes. Louis Jouvet remarque son charme et son élégance, et le convainc de faire du cinéma. Comme le raconte M.Jourdan, il lui dit :« quand on a une gueule comme la tienne, on reste pas derrière la caméra, on passe devant ! ». Ce sera fait en 1939 dans Le Corsaire.
Il n’a que dix-huit ans, lorsque
Alors que sa carrière est déjà florissante, il décide d’y mettre un terme, lorsque son père est arrêté par
A la libération, David O. Selznick, le mythique producteur d'’Autant en emporte le vent, le contacte. Il part jouer aux Etats-Unis, commençant sa carrière internationale en tournant sous la direction du grand Alfred Hitchcock en 1947. Il partage l’écran dans ce film, Le Procès Paradine, avec Gregory Peck, dont il dira plus tard que « c’est une bonne chose qu’il soit parfois amusant, car sinon tant de perfection serait insupportable ».
Il joue également
Alternant drame et comédie romantique, il joue en 1956 dans La mariée est trop belle de Pierre Gaspard-Huit, avec Brigitte Bardot, Micheline Presle et Roger Tréville. Il joue également dans Can-Can de Walter Lang en 1960 (nominé pour 2 oscars) avec Frank Sinatra, Shirley MacLaine et Maurice Chevalier.
Parallèlement à sa carrière impressionnante aux Etats-Unis, il continue à jouer dans des films européens. En 1961, il campe un remarquable Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo de Claude Autant-Lara aux côtés de Pierre Mondy, Yvonne Furneaux et Bernard Dhéran. En 1966, il joue avec Gina Lollobrigida et Philippe Noiret dans Les Sultans de Jean Delannoy et en 1967 avec Maurice Garrel dans Peau d'espion d'Édouard Molinaro.
Il continue à s’illustrer non seulement au cinéma, mais aussi à la télévision et même sur les planches de Broadway. Il joue en effet deux fois pour Vicente Minnelli, dans Madame Bovary, nominé aux Oscars, aux côtés de James Mason ou encore dans Gigi, le fameux musical, 9 fois oscarisé (dont l’Oscar du meilleur film), aux côtés de Leslie Caron, Maurice Chevalier et Eva Gabor. On se souvient notamment des scènes sur la plage de Trouville réinventée à Santa Monica !
En 1977, il joue dans Plus ça va, moins ça va de Michel Vianey avec Niels Arestrup.
Connu pour son élégance et adulé aux Etats-Unis en tant que French Lover, il n’hésite pas à s’essayer à tous les genres. Il tient même le rôle principal dans un film d’horreur de Wes Craven (La créature du Marais en 1982 en puis Le retour de la créature du marais en 1989).
Il prête également son charme au personnage du méchant Khamal Khan dans Octopussy de John Glen en 1983 aux côtés du James Bond incarné par Roger Moore.
Aussi renommé sur grand écran que sur petit écran, il joue dans de nombreuses séries télévisées. Après avoir tenu le rôle principal de l’inspecteur Beaumont dans la série Chasse au crime (Paris Precinct) de 1953 à 1955, il joue dans des séries mythiques telles que Colombo en 1978 et Charlie’s Angels en 1980.
Louis Jourdan a été un des plus jeunes acteurs Français à se faire une place à Hollywood, et un des seuls à être au moins aussi connu aux Etats-Unis que dans son propre pays, au point d’avoir deux étoiles sur le Walk of Fame, sur Hollywood Boulevard, même si, comme il aime à le répéter, il préfère être considéré comme un « acteur de genre » (character actor) plutôt que comme une star.
Quand j’étais enfant, je voulais être Louis Jourdan, parce qu’il était l’incarnation de l’élégance française. Je suis heureux que l’homme soit à la hauteur de la légende.